De nombreux établissements de l’Entraide Union proposent des soins et des accompagnements en pédopsychiatrie. C’est pourquoi, nous avons lu avec intérêt le récent rapport de la Cour des comptes intitulé : “la pédopsychiatrie : un accès et une offre de soin à réorganiser”. Elle y fait le constat “d’une offre de soins psychiques inadaptée aux besoins de la jeunesse”.
Selon elle, “des carences perdurent dans l’offre de soins de pédopsychiatrie, sur les plans quantitatif et qualitatif. Le secteur entier doit donc être revitalisé, en améliorant l’efficacité du pilotage de la politique de l’offre de soins, et en renforçant l’attractivité des métiers du soin psychique infanto-juvénile”. La Cour des comptes constate que l’offre de soins actuelle “ne tient pas suffisamment compte de la diversité des troubles et des facteurs de risques”. Elle déplore également des disparités territoriales persistantes.
Les centres médico-psychologiques infanto–juvéniles (CMP-IJ), principaux lieux de prise en charge des enfants et des adolescents souffrant de troubles psychiques, sont saturés. Ils assurent à la fois des missions d’accueil et d’évaluation ainsi que de suivi spécialisé. Face à l’engorgement des places en hospitalisation complète, la Cour des Comptes estime que la réponse adéquate serait de créer des places en aval de l’hôpital, dans les ESMS et d’orienter davantage vers eux. Si les hospitalisations en Hôpital de Jour offrent une alternative aux hospitalisations à temps plein, pour la Cour des Comptes, “eu égard aux troubles des enfants et des adolescents qui en bénéficient, une part de ces séjours pourrait relever d’un accueil en ESMS”.
Il faut attendre l’annexe 12 du rapport, pour que la Cour des Comptes propose que le cahier des charges des CMPP soit redéfini afin de mettre fin aux doublons avec les CMP. Les CMPP constituent une offre ancienne, “80 % d’entre eux ayant été créés avant 1980, avant le virage ambulatoire pour la psychiatrie”. Les données du tableau de la performance du secteur médico-social mettent en évidence que la patientèle des CMPP souffre majoritairement de troubles psychiques (près de 86 % des enfants concernés) et de troubles du comportement (87 % des enfants). Malheureusement, les CMPP font face aux mêmes difficultés que les CMP : allongement des délais de prise en charge, postes vacants, complexification des situations.
A l’instar de la Fédération des CMPP (FDCMPP), nous déplorons que le rapport de la Cour des comptes soit centré sur l’offre de soins sanitaire et relègue les CMPP en annexe. Or, ils représentent aujourd’hui un tiers des consultations ambulatoires en pédopsychiatrie. Occultant une bonne partie de l’activité des ESMS en matière de pédopsychiatrie, ce rapport dresse donc un diagnostic incomplet. Il est pourtant essentiel que les politiques publiques en matière de pédopsychiatrie soient bâties en articulant étroitement l’action des acteurs sanitaires et des acteurs médico-sociaux.