La journée nationale de la laïcité célèbre la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, qui est le texte fondateur de la laïcité en France. Les débats parlementaires avaient été, à l’époque, très agités, entre la droite qui s’opposait violemment au projet de loi et qui réclamait le maintien des privilèges de l’église catholique, et la gauche, avec le député Maurice Allard, qui était anticlérical et qui voulait bannir de la société toute référence à la religion.
On a oublié aujourd’hui la violence des propos tenus dans l’hémicyclique et les affrontements dans la société. Entre ces deux extrêmes, le député Aristide Briand, a fait preuve d’un esprit de conciliation pour faire voter une loi de compromis. Elle demeure, plus d’un siècle après sa création, un des fondements de notre pacte républicain.
Elle repose sur 3 piliers :
- la liberté de conscience qui permet à chaque citoyen de choisir sa vie spirituelle ou religieuse, d’avoir une religion ou de ne pas en avoir ;
- l’égalité : la religion ne peut être pour un citoyen ni une cause de privilège ni une discrimination ;
- la neutralité de l’Etat et des services publics.
Dans la société actuelle, elle est souvent invoquée, instrumentalisée et détournée par certains, attaquée par d’autres et souvent déformée. Elle est pourtant un principe d’organisation politique et sociale qui permet de fonder une communauté nationale. Elle est un bien commun qui prime sur les particularismes et les communautarismes.
A l’Entraide Union, qui est une association laïque et humaniste, elle est le socle de la citoyenneté et elle assure l’égalité de tous devant les règles de vie. L’association a adopté en 2017 une charte de la laïcité qui a été élaborée par la Commission éthique à laquelle ont participé des administrateurs, des directeurs-rices d’établissements et des salariés. En plus de l’affichage dans tous les établissements, elle est remise à l’embauche de chaque salarié. Elle est un peu la boussole de l’organisation quotidienne dans les établissements.
En cette journée de la laïcité, laissons le dernier mot à Aristide Briand : « la loi doit protéger la foi, aussi longtemps que la foi ne prétendra pas dire la loi »
Monique Ardellier, administratrice à l’Entraide Union